Extrait de l'entretien 

Entretien Geneviève Brisac au Carré Baudoin

Que dire d’une femme quand elle parle en vérité, dans une sincérité qui bouleverse, qu’elle est écrivain et qu’écrire c’est aller au plus profond de soi, s’oublier et affronter les questions en face, ce qui n’autorise ni l’ersatz ni le simulacre ? Oui, que dire ? Sinon qu’on est soudain si heureuse d’être écrivain et femme et de partager ce fort moment avec elle, devant le public et vous conseiller de lire de lire absolument au moins l’un des trois textes que nous avons présentés selon vos goûts et vos envies, romans ou essai, mieux les trois: deux romans, Une année avec mon père  et dans les yeux des autres, un essai La marche du Cavalier   

Une année avec mon père traite de la relation père/fille au moment ou se dessine après la mort de la mère, la fragilité, le vieillissement accru du père. Une année en sursis, un temps suspendu dans le rythme des saisons où la fille réinvente une parole, une relation avec son père, pour son père.

Dans les yeux des autres
inspiré par le carnet d’or de Doris Lessing

roman politique, questionnement sur l’engagement sur l’idéal  il met en relief la place des femmes en mai 68. Et que sont devenus les êtres qui ont cru à la révolution ? On comprend particulièrement le titre avec le personnage d’Anna, femme et écrivain, qui n’a pas été regardée, pas été vue. Que lui reste-t-il pour exister. Peut-être écrire ?

 

La marche du cavalier
essai sur la création sur la place des femmes dans cette création, dans l’écriture

une volonté, comme l’auteur le dit dans sa préface, de nous faire connaître les auteurs qu’elle aime et de nous expliquer pourquoi elle les aime, car nous sommes la liste des livres qui nous ont faits (p.132).
Virginia Woolf, Fanny O Connor, Kren Blixen, Alice Monroe, ludmilla Oulitskaya, Rosetta Loy, Grace Paley, Jane Austen, Christa Wolf.
Grâce à ce texte, j’ai vu autrement Cassandre, Cassandre qui voit au travers des êtres et prédit, tente de transmettre, et que l’on croit folle tant sa lucidité est grande et sa parole vraie.
Patronne des écrivains ? Je prends.