Marc Roger, lecteur public

 

 

 

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Marc RogerMarc Roger photographie de Corinne Lorca

 

 

11 marc bernard

 

 

 

 

Les mots et la voix

 

Le texte lu des yeux et le texte lu à voix haute 

Je me souviens de la luxuriance d’un jardin et d’un homme,  je me souviens d’un homme immobile dans un hall, je me souviens d’un homme à cheval sur une boîte à lettres, je me souviens d’un homme qui donnait l’impression d’être nu, tant il était en osmose avec le livre qu’il tenait à la main, tant celui-ci était sa vêture. Je me souviens de son regard, de son sourire et de sa voix qui interpellait, forçait l’attention de ceux qui passaient et qui n’aimaient pas particulièrement que l’on leur lise les livres qu’ils s’appropriaient dans le secret de leur chambre et j’étais de ceux-là. Et soudain soudain j’ai entendu, autrement, moi la rétive, hors de moi et en moi, portée par une autre voix que la mienne, la musique d’une phrase. Et surtout je pouvais l’entendre avec d’autres et nous le regardions notre lecteur, un peu surpris, décontenancés et nous nous regardions et j’ai remarqué cette lumière sur le visage de celui qui lisait et la même sur ceux qui écoutaient :

                  La lumière du chant obscur de la langue,

Ce chant enfoui et qui ne peut être entendu que quand l’orateur est parfait, disait Cicéron. Marc Roger est une sirène. Et nous étions tous consentants, heureux d’être envoûtés.
Fougue, Joie, Bonheur
À entendre lire
Lire
A écouter encore encore,
Et que ça ne s’arrête pas et nous n’arrivions pas à nous quitter, je n’arrivais pas à clore la rencontre. Nous étions bouche bée en l’écoutant, avec le rire qui montait, puisant au fond de nous l’émerveillement du tout petit.

Sur les traces de Gilgamesh, Marc Roger porte la langue, la nôtre, si belle à entendre, à partager.

Marc 2

Marc 1