Thierry Magnier, Francis Jolly

 

 

 

Un écrivain, Thierry Magnier, un photographe, Francis Jolly


 

 

 

 

Qu’est-ce qui lie deux créateurs et leur permet de travailler ensemble ?
Peut-être une idée, (ce n’est déjà pas si mal, disait Deleuze) le désir de créer un espace-temps, de devenir une force commune, les photos de Francis, les mots de Thierry. Et la question de la création entre eux, ce fil fragile, puissant comme de la soie. Il nécessite une conviction, une vérité pour le faire naître, sinon, il n’y a rien. Et il y a … Il y a une ombre, un homme de dos dans un escalier sur une photo de Francis, un palmier qui écrit le ciel, une fenêtre, et ça suffit, une histoire, un monde s’ouvrent dans l’imaginaire de Thierry. Une famille, les morts, presque vivants, surgissent au creux d’une maison coloniale abandonnée tiédie par le soleil dans l’enchevêtrement de la nature, mais les murs et l’escalier ont engrangé le souvenir des pas, des voix, des peines, des joies, des questions de ses hôtes disparus. C’est comme ça les maisons, elles savent garder les secrets et ne les confient qu’à ceux capables de les entendre et de les respecter ce que nous avons tenté de partager avec elle, avec eux, les auteurs. Et découvrir comme un cadeau l’amitié qui coule entre ces deux-là, leur appétit de continuer en duo, et ce bonheur, ce bonheur de parler de leur aventure : leur livre.

Ma mère ne m’a jamais tenu la main - Thierry Magnier, Francis Jolly   éditions Le Bec en l’air, 14,95 euros